Pèlerinage au Vietnam
Du 13 au 24 novembre, une quarantaine de corréziens se sont rendus avec notre évêque au Vietnam, sur les pas de saint Pierre Dumoulin-Borie.
Nous avons accompli un pèlerinage qu’il n’est pas exagéré de qualifier d’exceptionnel. Mgr Francis Bestion a en effet eu le projet – inspiré – de rapporter au Vietnam, aux lieux mêmes où Pierre Dumoulin Borie a évangélisé et a été décapité en 1838, une relique du saint originaire de Beynat. Au Vietnam, il est appelé saint Borie « Cao », Borie le grand : il mesurait 1,80 m mais il fut surtout grand par son témoignage chrétien, y compris au moment de son supplice en la ville de Dong Hoï. Nous avons eu la chance de faire partie de la délégation accompagnatrice, avec plusieurs descendants de la famille du saint.
Le pèlerinage avait été méticuleusement préparé par le service diocésain des pèlerinages. Le groupe de pèlerins, dont la doyenne avait 89 ans, a vite trouvé ses marques, des Laudes en autocar aux Complies dans les salons d’hôtels, sous la direction de l'abbé Louis Brossollet qui a su nous immerger dans une atmosphère de prière tout au long de nos journées.
Nous sommes ainsi allés à la rencontre des catholiques du Vietnam. En même temps, nous avons pu découvrir bien des lieux magnifiques de ce pays étiré sur près de 2000 km. Un aspect nous a surpris agréablement : les nombreuses églises en bon état et souvent récentes dont les clochers ponctuent le paysage des vastes plaines alluviales aménagées pour la culture du riz, bien plus souvent que les pagodes bouddhistes. C’est étonnant si l’on réalise que les catholiques représentent seulement 7 à 8 % des 100 millions d’habitants !
Nous avons eu des contacts à haut niveau : avec les trois archevêques du Vietnam (Hanoï, Hué et Saïgon), avec l’évêque de Ha Tinh, diocèse de Ba Don où Borie Cao a évangélisé, avec Mgr Pierre Nguyen Van De – aujourd’hui à la retraite, mais qui est l’âme d’un Centre de la Miséricorde accueillant des personnes handicapées et des orphelins – avec les prêtres des sanctuaires et églises où chaque jour la messe a été célébrée. À Ba Don, la bénédiction d’une statue toute neuve de Borie Cao, suivie d’une procession derrière les reliques et d’une eucharistie dans une église comble (et où la sono était portée à son maximum...), a été le temps fort de ce pèlerinage, tout comme la visite sur les lieux où Borie Cao a vécu. Il y subsiste deux petits enclos entourant des puits creusés à l’instigation du missionnaire. Nous y avons été entourés d’une foule de paroissiens enthousiastes qui voulaient nous voir, nous serrer la main, nous dire leur joie de la rencontre avec des catholiques du pays natal du saint corrézien. À défaut de passer par les mots, car rares sont les Vietnamiens à parler français ou même un peu anglais, les gestes et les regards ont permis de communiquer notre allégresse réciproque : quelque chose comme un jumelage fraternel entre deux communautés catholiques unies autour de saint Pierre Borie a pris forme, qui mériterait à présent d’être entretenu et approfondi.
Au terme de cette relation de pèlerinage, impossible de ne pas évoquer quelques lieux touristiques marquants : Hanoï, moderne et coloniale, plus authentique que Saïgon transformée en grande mégalopole mondialisée ; la baie d’Ha Long ; la cité impériale de Hué ; le delta du Mékong… Mais je réserverai la dernière mention aux sanctuaires : extraordinaire cathédrale de Phat Diem, synthèse réussie entre église chrétienne et architecture traditionnelle vietnamienne ; So Kien, lieu émouvant de la première cathédrale vietnamienne au Tonkin, avec sa petite chapelle où sont conservés les restes de plusieurs martyrs vietnamiens ; et bien sûr La Vang, le « Lourdes » vietnamien. Les prêtres des Missions étrangères de Paris ont semé sans compter, quelle belle fécondité pour cette Église catholique au Vietnam d’aujourd’hui !
Merci à Mgr Bestion qui, au cours de notre pèlerinage, nous a aussi livré quelques belles méditations sur l’inculturation. Il lui revient d’avoir posé la première pierre d’une fondation d’amitié fraternelle entre le diocèse de Tulle et les catholiques du Vietnam. Nul doute que cela aura une suite, à la grâce de Dieu et avec l’intercession de Borie Cao !
Philippe Pouzoulet
Nous avons accompli un pèlerinage qu’il n’est pas exagéré de qualifier d’exceptionnel. Mgr Francis Bestion a en effet eu le projet – inspiré – de rapporter au Vietnam, aux lieux mêmes où Pierre Dumoulin Borie a évangélisé et a été décapité en 1838, une relique du saint originaire de Beynat. Au Vietnam, il est appelé saint Borie « Cao », Borie le grand : il mesurait 1,80 m mais il fut surtout grand par son témoignage chrétien, y compris au moment de son supplice en la ville de Dong Hoï. Nous avons eu la chance de faire partie de la délégation accompagnatrice, avec plusieurs descendants de la famille du saint.
Le pèlerinage avait été méticuleusement préparé par le service diocésain des pèlerinages. Le groupe de pèlerins, dont la doyenne avait 89 ans, a vite trouvé ses marques, des Laudes en autocar aux Complies dans les salons d’hôtels, sous la direction de l'abbé Louis Brossollet qui a su nous immerger dans une atmosphère de prière tout au long de nos journées.
Nous sommes ainsi allés à la rencontre des catholiques du Vietnam. En même temps, nous avons pu découvrir bien des lieux magnifiques de ce pays étiré sur près de 2000 km. Un aspect nous a surpris agréablement : les nombreuses églises en bon état et souvent récentes dont les clochers ponctuent le paysage des vastes plaines alluviales aménagées pour la culture du riz, bien plus souvent que les pagodes bouddhistes. C’est étonnant si l’on réalise que les catholiques représentent seulement 7 à 8 % des 100 millions d’habitants !
Nous avons eu des contacts à haut niveau : avec les trois archevêques du Vietnam (Hanoï, Hué et Saïgon), avec l’évêque de Ha Tinh, diocèse de Ba Don où Borie Cao a évangélisé, avec Mgr Pierre Nguyen Van De – aujourd’hui à la retraite, mais qui est l’âme d’un Centre de la Miséricorde accueillant des personnes handicapées et des orphelins – avec les prêtres des sanctuaires et églises où chaque jour la messe a été célébrée. À Ba Don, la bénédiction d’une statue toute neuve de Borie Cao, suivie d’une procession derrière les reliques et d’une eucharistie dans une église comble (et où la sono était portée à son maximum...), a été le temps fort de ce pèlerinage, tout comme la visite sur les lieux où Borie Cao a vécu. Il y subsiste deux petits enclos entourant des puits creusés à l’instigation du missionnaire. Nous y avons été entourés d’une foule de paroissiens enthousiastes qui voulaient nous voir, nous serrer la main, nous dire leur joie de la rencontre avec des catholiques du pays natal du saint corrézien. À défaut de passer par les mots, car rares sont les Vietnamiens à parler français ou même un peu anglais, les gestes et les regards ont permis de communiquer notre allégresse réciproque : quelque chose comme un jumelage fraternel entre deux communautés catholiques unies autour de saint Pierre Borie a pris forme, qui mériterait à présent d’être entretenu et approfondi.
Au terme de cette relation de pèlerinage, impossible de ne pas évoquer quelques lieux touristiques marquants : Hanoï, moderne et coloniale, plus authentique que Saïgon transformée en grande mégalopole mondialisée ; la baie d’Ha Long ; la cité impériale de Hué ; le delta du Mékong… Mais je réserverai la dernière mention aux sanctuaires : extraordinaire cathédrale de Phat Diem, synthèse réussie entre église chrétienne et architecture traditionnelle vietnamienne ; So Kien, lieu émouvant de la première cathédrale vietnamienne au Tonkin, avec sa petite chapelle où sont conservés les restes de plusieurs martyrs vietnamiens ; et bien sûr La Vang, le « Lourdes » vietnamien. Les prêtres des Missions étrangères de Paris ont semé sans compter, quelle belle fécondité pour cette Église catholique au Vietnam d’aujourd’hui !
Merci à Mgr Bestion qui, au cours de notre pèlerinage, nous a aussi livré quelques belles méditations sur l’inculturation. Il lui revient d’avoir posé la première pierre d’une fondation d’amitié fraternelle entre le diocèse de Tulle et les catholiques du Vietnam. Nul doute que cela aura une suite, à la grâce de Dieu et avec l’intercession de Borie Cao !
Philippe Pouzoulet
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